Une leçon de foot

11 mai 2013

Vendredi 10 mai 2013, L2, 36e j. : Le Mans - HAC : 0 - 4 (0 - 1)

Faut-il vraiment que cette saison se termine ? Nous, supporters havrais, n'en avons nulle envie ! Le déplacement d'hier au Mans s'est soldé par une de ces démonstrations dont sont capables les Ciel et Marine (voir la victoire à Tours il y a deux semaines), mais cette fois pendant une heure et demie. L'équipe locale, au bord du dépôt de bilan mais toujours en course pour le maintien et qui avait besoin d'une victoire, fit les frais de la vitesse et de la technique des Bonnet, Mesloub, Mahrez, et du petit nouveau, Manzala. Pour sa première titularisation, le jeune Hacman s'offrit le luxe d'inscrire le deuxième but et de réaliser une excellente partie. Prometteur si - ainsi que le lui conseillait Jérémy Janot, le portier manceau, beau joueur - ce talentueux attaquant continue de bosser comme il l'a fait jusqu'ici pour arriver parmi les pros.

Mais revenons au commencement... Drôle d'atmosphère au MMArena dès notre arrivée avec toujours cet accueil si particulier : le parking des visiteurs n'est réservé qu'au car, les voitures doivent aller se garer dans un terrain vague non éclairé et non surveillé. Un stadier nous explique qu'il se passe des choses illogiques, que les gens sont lassés, ce que nous confirme l'attitude d'un des responsables de la sécurité, peut-être passé par la case buvette avant de venir nous voir... Enfin, une fois dans la tribune, nous avons le droit à la Macarena version mancelle (le club se meurt, mais cette ineptie survit !), et, le temps s'écoulant, nous voilà environ une centaine de supporters havrais en parcage (dont 25 KCM, tous venus en voitures), tandis que le stade se remplit (la municipalité locale a acheté 5000 places au MFC afin de financer ce qu'il manquait pour que le match ait lieu).

A trois minutes du coup d'envoi, seuls les joueurs havrais pénètrent sur le terrain, impeccablement alignés derrière leur capitaine du soir, Maxime Le Marchand : les joueurs manceaux n'arriveront qu'après, en signe de protestation contre le non-paiement des salaires au personnel administratif du club. A noter que Frédéric Thomas et ses coéquipiers n'ont eux non plus pas perçu leurs émoluments du mois d'avril.

D'entrée, le HAC prend le jeu à son compte, tandis que nous donnons de la voix. Dans les buts, Simon Pontdemé, pour son premier match sous les couleurs ciel et marine, réalise avec succès quelques interventions, dont une sur un coup franc détourné, sauvé ensuite sur la ligne par Maxime Le Marchand. Mais les Havrais s'imposent, et Jean-Pascal Fontaine, d'une superbe reprise, ouvre la marque à la 36e. Ce n'est que justice, et on sent que les Hacmen ne vont pas en rester là...

Après la pause, le pressing s'accentue, et la récompense arrive rapidement : Harrison Manzala, poison pour la défense mancelle, s'offre son premier but chez les professionnels, tandis qu'une minute plus tard Walid Mesloub aggrave le score ! On joue la 52e, le HAC mène 3 à 0. Les Ciel et Marine gèrent, se créent d'autres occasions, notamment par Alexandre Bonnet. James Fanchone, pas encore vu cette saison en L2, remplace le jeune Manzala à un quart d'heure de la fin, et est ovationné par le public de son club formateur. Inspiré, bien lancé par Riyad Mahrez (l'homme du match, dans le coup des quatre buts !), le n°18 du HAC va marquer le quatrième but, qu'il ne célèbrera d'ailleurs pas. En face, chapeau, le kop manceau aura chanté jusqu'au bout.

Nous pouvons exulter dans le parcage et reprendre ensuite nos véhicules dans un concert de klaxons ! Pour quelques KCM, ce sera une troisième mi-temps joyeuse dans la région mancelle chez nos bienaimés expatriés avant de regagner Le Havre. Depuis quand n'avions-nous pas gagné par au moins quatre buts d'écart à l'extérieur en championnat ? Les plus anciens du groupe se rappellent un 6 à 0 à Saint-Ouen face au Red Star en 1991, année de montée en D1. Sacré souvenir également. Mais nul doute que la démonstration havraise d'hier restera dans les mémoires. De gros espoirs pour l'année prochaine ? Oui, mais peut-on se permettre, quand on a des ambitions, de perdre toute l'animation du côté gauche de l'équipe ? Le départ de Benjamin Mendy est acté. On espère bien voir Alexandre Bonnet rester et participer ainsi à un défi que nous pensons à la portée de ce HAC-là : la montée la saison prochaine.

Le Mans - HAC 10