HAC-Grenoble
Ce match
aurait dû être une grande fête : maintien assuré, joueurs libérés, tout
était réuni pour passer une bonne soirée. Et elle fut excellente pour
beaucoup sur le plan sportif ! Un HAC assurant le spectacle avec
l'association offensive Lesage-Traoré-Hoarau, de jolis buts, un peu de
suspens après le but rapide d'Akrour : une très belle partie au cours
de laquelle les Ciel et Marine tirèrent leur épingle du jeu avec, au
bout, cette récompense de 4 buts à 1. Bravo aux Havrais et coup de
chapeau particulier à David Martot, auteur d'un doublé. Et comment ne
pas oublier l'entrée en jeu de Benjamin Laurant, créateur de
phases de jeu pleines de promesses ! Et saluer au passage le plaisant
retour de Stéphane Biakolo.
Dommage que tout ceci se soit déroulé
dans une ambiance bizarre et incomprise de la plupart des spectateurs
(et pour cause, ils n'étaient au courant de rien...). Explications :
suite à "l'incident" de la banderole contre Eurosport et ses dérives il
y a deux semaines, quelques échanges de courrier eurent lieu entre la
Fédération des supporters et le Président Louvel, aboutissant à la
suspension par ce dernier de la convention liant les deux parties et
listant les droits et devoirs de chacun. Les groupes de supporters
décidèrent dans la semaine de ne pas abandonner pour autant les
revendications contre ces matches décalés de façon intempestive et une
banderole fut peinte la veille du HAC-Grenoble avec le texte suivant :
"LFP - clubs : le foot c'est le samedi". Déployée dehors à la demande
de la sécurité du HAC et devant les forces de l'ordre afin d'en
examiner la teneur, cette banderole pourtant sans incitation à la haine
ou à quelque violence que ce soit ne fut pas autorisée à entrer dans le
stade. Sans débordements, KCM, BH et FDH allèrent alors la déployer
derrière la tribune sud, à l'extérieur du stade.
Mais, pendant ce
temps, le match était commencé ! L'entrée dans le stade se fit sans
problèmes et dans le calme mais les "Louvel démission" pleins de colère
(légitime, non ?) furent sifflés par un public qui ne comprit pas le
mouvement, la faute à un manque total d'explication.
L'enjeu est
simple et clair dans nos têtes : nous ne demandons que le droit de nous
exprimer sur des sujets qui nous concernent (et concernent tous les
amateurs de football). Le HAC n'accepte pas la contestation dans son
stade (mauvaise image vis à vis de la LFP ?). Pourtant, nous ne nous
posons que des questions simples et auxquelles personne n'est à présent
en mesure de nous répondre. Par exemple : si demain, un diffuseur untel
arrive avec des millions, les pose sur la table et demande les pleins
pouvoirs, qui l'empêchera de diffuser des matches à des heures
totalement en inadéquation avec les disponibilités du public ? S'il y a
un trou dans la grille des programmes un lundi à 13h30, qui lui
interdira de retransmettre en direct n'importe quel match ? Où se
trouvent les limites de ces dérives ? Et, au-delà des gênes
occasionnées pour le public qui n'a plus qu'à subir ces changements
incessants, qui fait cas de l'équité sportive ?
Nous avons besoin
d'exprimer nos craintes et nous estimons avoir le droit de le faire
dans notre propre stade. Bien sûr, il ne faut pas se tromper de combat
et priver les joueurs de soutien par de quelconques mouvements de grève
qui les pénaliseraient en premier lieu. Hier soir, ils n'ont sans doute
pas compris. Nous les avons toujours soutenus de notre mieux et, le
soir où le plaisir devait être total, nous n'avons pas su tenir notre
place. C'est un immense regret que nous exprimons en notre nom propre
du KCM mais nous admettons que, dans nos rangs, la déception et la
tristesse (et non pas un mouvement de grève) d'être incompris de notre
propre club l'ont emporté sur l'envie de faire monter l'ambiance.
Comment un club tel que le HAC, qui développe une politique d'ancrage
en ville et dans la région, qui est si attentif à son image au sein du
Havre, peut-il empêcher ses propres supporters de défendre
(pacifiquement bien entendu) des valeurs qui semblent si justes ? Nous
espérons que la raison l'emportera...