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KOP CIEL ET MARINE 84
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19 mai 2017

Impressions crépuscule de saison

Ce vendredi aura lieu le dernier match de la saison 2016-2017. Une saison tout autre que celle imaginée il y a un an. Une saison que l'on dira à oublier mais dont il faudra au contraire se souvenir.

Entre déceptions sportives et extrasportives, s'appuyer sur cet exercice sera en effet nécessaire. Pour appréhender les raisons de l'échec. Pour ne surtout pas commettre les mêmes erreurs. En espérant qu'à tous les niveaux du club on reconnaisse la déconvenue et que l'on ait cette capacité à dresser la liste des approximations, des incongruités, des maladresses y ayant conduit.

La palette de nos impressions est, comme celle de nos émotions, infinie. Une impression de gâchis, de confusion, de défection, de lassitude, d'indifférence, selon que l'on se place dans le rôle des dirigeants, du staff, des joueurs, des supporters, des spectateurs (chaque costume et chaque émotion étant évidemment transposables de l'un à l'autre !).

A l'heure où Claude Monet dressait son chevalet sur le port du Havre et, dans la plus grande indifférence, donnait naissance à l'un des plus célèbres mouvements picturaux, les aïeux de nos Hacmen tapaient dans leurs premiers ballons sur un terrain vague non loin de là, eux aussi devant le plus total détachement de la population. Etrange parallèle... 145 ans plus tard, "Impression soleil levant", tout auréolé de l'effervescence - négative au début - qu'il a suscitée, reviendra cet automne dans sa ville natale pour les 500 ans de notre Havre. 145 ans plus tard, le football, arrivé en France par ce même Havre, est le sport le plus populaire du pays.

Mais qu'en est-il du club qui l'a porté ?

Notre impression d'indifférence est réelle (qui parle encore du HAC en ville ?). L'espoir suscité il y a un an est retombé comme un soufflé. Et on en vient aux raisons, aux possibles explications vues depuis notre tribune Kop. Des raisons sportives, avec un recrutement finalement modeste. La grande satisfaction est Yohann Thuram, gardien remplaçant à la présence rassurante et assurée, et dont le talent a certainement poussé Fabien Farnolle à devenir encore meilleur (l'addition des compétences...). Ferhat et Bese ? Deux bonnes pioches, mais certainement le temps d'adaptation du premier a-t-il été sousestimé, y compris par nous, supporters, qui attendions énormément de lui. Quant aux autres (Dembélé, Tissoudali, Salles-Lamonge, Mohamed, tous avec des histoires et des profils différents), leur temps de jeu fut famélique voire inexistant. Ah oui, on en oublie un, et un bon : Victor Lekhal ! Car n'oublions pas qu'il revenait d'un prêt. Délaissé par Bob Bradley, le jeune Fécampois reçut vite la confiance d'Oswald Tanchot et le certain renouveau havrais - après cet abysse de deux mois et demi de novembre à fin janvier - apparut entre autres grâce à sa titularisation. Alors voilà l'incongruité : comment est-il possible que ce bézot made in Cavée, talentueux et qui plus est attaché à son club, n'ait signé sa prolongation de contrat qu'hier, après tant de mois de négociations ? Qu'il demande une revalorisation salariale n'est pas dissonant à nos yeux. Faire les efforts sur les gens le méritant, voilà qui parait sensé ! La compétence a un prix, en football comme dans tout domaine.

Les joueurs, les cibles principales de tous. Logique, puisqu'ils sont en première ligne. Ce sont eux qui ont regardé les Tourangeaux leur marquer deux buts en décembre dernier, eux qui ont encaissé cinq face à Châteauroux, eux qui n'ont gagné que 28 % de leurs duels face aux Amiénois il y a un mois. Ils portent assurément une grosse part de responsabilité dans l'échec de cette saison.  Ce sont eux aussi qui ont vu leur patron partir en octobre avec l'assentiment du club après avoir lu et entendu des rumeurs depuis l'été. Négligeable ? Peut-être pas tant que ça. Même s'il est certain que quelques uns n'ont pas eu la bonne attitude et il est étonnant de voir comment, dès la fin du mercato hivernal, l'équipe s'est remise dans le droit chemin. Encore une impression de confusion, et que tout le monde ne tirait pas le même sens, en tout cas pas celui du but.

Impression ou réalité, le HAC donne l'image d'un gigantesque capharnaüm : annonce de la construction d'un hôtel (quelle utilité ?), mise en place d'une grosse structure féminine avec la venue de joueuses américaines logées, nourries, et intégrées au club (pourquoi pas, mais le budget ainsi alloué ne viendra-t-il pas croquer celui des pros ?), recherche toujours en cours d'un directeur de la formation alors que nous sommes presque fin mai. Et comment oser recevoir la candidature de Nobilo alors que l'on sait pertinemment que cet ex-entraîneur du HAC ne serait pas le bienvenu pour nombre de salariés et de supporters ? Enfin, nous, on le sait. Problème de communication, de culture, d'écoute, de consultation ?

Comme Monet avec ses pinceaux, il ne suffit pas de gribouiller pour réaliser un chef d'oeuvre. Le club n'est certes pas en danger, il le fut à une autre époque heureusement révolue. Vincent Volpe apprend ce monde parfois chaotique du football, celui que l'on ne gère pas, malgré tout ce qui a pu être affirmé, comme une entreprise. La glorieuse incertitude du sport, les détails semblant insignifiants mais qui décideront du sort d'une saison, ce qui ne se monnaie pas, ce qui ne se quantifie pas, comme l'amour du maillot, ou l'attachement d'une population à son club. Comme le principe immuable que toute réussite globale passe par celle de sa vitrine, l'équipe fanion, et qu'il faut pour cela mettre tous les moyens financiers et humains nécessaires.

Il serait inconvenant d'achever cette petite chronique sans évoquer un départ qui nous attriste au plus haut point, voire même nous inquiète : celui d'Alain Caldarella. Directeur général du stade depuis cinq ans, Alain fut l'interlocuteur principal des groupes de supporters. Sa disponibilité, sa connaissance du milieu supporters, son intelligence nous ont facilité la vie, l'ambiance au stade Océane, l'organisation des déplacements et diverses manifestations. Quelle autre citation que celle-ci, de Galilée, pouvait lui seoir : "L'autorité d'un seul homme compétent, qui donne de bonnes raisons et des preuves certaines, vaut mieux que le consentement unanime de ceux qui n'y comprennent rien". Comme dirait le Premier ministre, bon vent, Alain.

HAC - Nîmes 05

Il y avait du monde et de l'enthousiasme. C'était le 5 août pour le premier match à domicile.

 

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Commentaires
F
Magnifique et tellement vrai
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