Maillol et Thouvenel arrivent...
Tout d'abord, une situation totalement nouvelle : quelqu'un de l'extérieur au HAC ! Pour ma part 35e saison de HAC, 21 ans sous la présidence de Jean-Pierre Hureau, 14 avec Jean-Pierre Louvel, des gens du cru, tout comme les actionnaires, les dirigeants... Et là, le grand débarquement : Christophe Maillol, un ancien rugbyman, un Valentinois parti vivre à Sao Paulo, ayant déjà tenté vainement sa chance dans la reprise d'un club... Le genre aventurier, quoi... Mais que vient-il faire là ? Que cherche-t-il ?
Il nous l'a expliqué pendant deux heures ce soir au stade.
Première constatation : à la longue table dressée devant nous siègent MM. Mautalen, Tinel, Travert, Louvel, Maillol, Lorette, Thouvenel, et Morvan. Point de Christophe Revault. Inquiétude...
Jean-Pierre Louvel prend la parole, évoque l'évolution du football depuis des années, la recherche nécessaire de nouvelles ressources, l'envie de stopper la spirale qui entraîne le HAC... Le contact a été noué grâce à Jean-Christophe Thouvenel, Hacman de 1991 à 1993, âme sportive du projet. Désormais, Christophe Maillol va déménager, quittant le Brésil pour Le Havre, afin de, dit-il, passer toutes ses journées au club.
Lui, qui traîne quelques casseroles que nous avons tous lues sur le net durant la journée, est revenu sur chacune. Nantes ? Kita demandait beaucoup plus d'argent. Grenoble ? Heureusement, JPL, rencontré peu avant, lui a déconseillé d'y investir. Nîmes ? Ses partenaires n'ont été séduits ni par la ville ni par le stade. Le Club Africain ? Une organisation inexistante, les suites du Printemps arabe difficiles à gérer, un patron de club un peu dilettante l'ont contraint à jeter l'éponge.
Admettons. Mais pourquoi Le Havre ? C'est Jean-Christophe Thouvenel, toujours très attaché à la ville et au HAC, qui a soufflé l'idée. Un Thouvenel qui a souligné dans son discours les valeurs du club, le respect des salariés, des bénévoles, des supporters, des partenaires.
Maillol vient donc avec Thouvenel, mais aussi avec un mystérieux troisième homme... dont le nom a vite fuité : Eric Besson ! Eh oui, un politicien gauche - droite, droite - gauche, qui a l'air d'aller plutôt dans le sens du vent... Après tout, l'affaire n'est peut-être donc pas si mauvaise puisqu'un tel opportuniste est de la partie... Peut-être a-t-il envie de redorer son image en s'occupant de celle du HAC ? Car ce sera là son rôle : l'image du HAC à l'international ! Au lieu de s'occuper de l'identité nationale, il s'occupera donc de notre identité... Bon, on mettra juste au crédit de cet homme un rapport plutôt intéressant sur les clubs (http://www.lfp.fr/telechargement/Rapport%20Eric%20Besson.pdf) rédigé en 2008, et qui a dû finir au fond d'un placard du bureau de Moustache.
En plus de Thouvenel et de Besson (avec un Maillol, on aurait préféré finalement un Luc Besson, surtout dans un grand stade bleu...), le nouvel actionnaire majoritaire du HAC amènera dans sa valise deux partenaires asiatiques, dont un pour le naming du stade Océane, qui s'appellera donc bientôt autrement. Un troisième partenaire, un peu particulier puisqu'il s'agit d'un pays, les rejoindra...
Malgré tout cela, Maillol et Thouvenel ont déclaré qu'il n'y aurait aucun changement dans l'organigramme. Thouvenel prendra la direction du sportif, mais, en réponse à nos inquiétudes, il a déclaré que Christophe Revault garderait sa place. Par ailleurs, il a ajouté qu'un audit se déroulerait au sein du club courant septembre...
Un des premiers projets dévoilés n'est pas à proprement parler une idée du nouveau tandem : rassembler autour du stade Océane le centre technique professionnel et le centre de formation. Un grand pôle sportif dont le club étudie la possibilité depuis quelque temps...
Alors, que penser ? Le discours se veut rassurant, la volonté de respecter le club et ses acteurs en place, l'idée de ne pas tout bouleverser sont plutôt séduisantes. Le retour au maillot originel est également d'actualité. La présence de Thouvenel est un peu une "caution morale", comme le fait que Jean-Pierre Louvel reste au sein des actionnaires. On peut en tout cas penser, son amour pour le club n'ayant jamais été en cause, qu'il a étudié soigneusement le projet avant de laisser les clés à Christophe Maillol. Mais on sait que le changement était nécessaire, le modèle n'était plus viable, il fallait un nouvel élan au HAC.
Restons toutefois prudents. Laissons venir les partenaires annoncés, voyons l'évolution, les actes succédant aux paroles. En bons Normands que nous sommes, nous jugerons au fil du temps. Nous serons vigilants, mais si le projet effectivement mis en place est fidèle à ce que nous avons entendu ce soir, l'histoire pourrait être belle. Enfin.
Au centre, JC Thouvenel lors des 140 ans du HAC il y a deux ans.